Et si je comprenais les types de traumas pour mieux me comprendre ?
Un trauma, ou traumatisme psychologique, est une réaction émotionnelle, mentale et corporelle à un événement (ou plusieurs) dépassant la capacité d’une personne à gérer ce qui se passe. Cela peut venir d’abus, d’accidents, ou d’expériences répétées, voire d'exposition indirecte.
Les symptômes peuvent être immédiats (choc, déni, peur, hypervigilance) ou émerger plus tard (flashbacks, troubles de l’humeur, difficultés relationnelles).
Les grands types de trauma psychologique
On distingue plusieurs principaux types de trauma selon la durée, la fréquence, l’intensité et la nature relationnelle ou non de l’événement. Voici les plus reconnus :
| Type de trauma | Description / caractéristiques |
|---|---|
| Trauma aigu (Acute trauma) | Survient à la suite d’un événement unique et soudain (accident, catastrophe naturelle, agression). Effets souvent intenses mais potentiellement limités dans le temps. m1psychology.com+2MedicineNet+2 |
| Trauma chronique (Chronic trauma) | Exposition répétée ou prolongée à des stress ou abus (violence domestique, harcèlement, négligence). Les effets s’accumulent. m1psychology.com+2Willowtrauma+2 |
| Trauma complexe (Complex trauma / développemental) | Combine plusieurs traumatismes, souvent dans le cadre de relations significatives ou dès l’enfance (abus, négligence, instabilité affective). Impacts profonds sur l’identité, la régulation émotionnelle, les relations. Willowtrauma+2m1psychology.com+2 |
| Trauma secondaire ou vicariant (Secondary / Vicarious trauma) | Trauma indirect à cause de l’exposition aux récits ou aux souffrances d’autrui (professionnels de la santé, témoins, proches). Peut conduire à épuisement, anxiété, symptômes similaires aux traumatismes directs. Willowtrauma+2Olympic Behavioral Health+2 |
| Trauma intergénérationnel / historique / transgénérationnel | Les effets psychologiques d’un traumatisme vécu par une génération précédente se transmettent (via comportement, culture, identité, parfois biologiquement). Par exemple, trauma de guerre, oppression, colonisation, génocide. Wikipédia+1 |
| “Big-T” / “Small-t” trauma | Distinction utile : Big-T désigne des événements majeurs (violence extrême, catastrophe, guerre, agression sexuelle), Small-t désigne des blessures plus “ordinaires” mais répétées ou ignorées (harcèlement, micro-violences, humiliations, instabilité affective) qui peuvent aussi laisser des séquelles durables. Charlie Health+1 |
Comment ces traumas diffèrent-ils dans leurs effets
Chaque type de trauma peut produire des effets variés, selon l’âge, le soutien social, la personnalité, la fréquence des événements, etc.
Signes courants selon le type
- Trauma aigu : peur soudain, choc, rêves / cauchemars, flashbacks, évitement, hypervigilance.
- Trauma chronique ou complexe : difficultés à réguler les émotions (colère, tristesse, honte), troubles de l’identité, relations instables, sentiment d’insécurité, dissociation.
- Trauma secondaire : fatigue émotionnelle, empathie excessive, troubles du sommeil, anxiété.
- Trauma intergénérationnel : croyances limitantes héritées, transmission implicite du stress, mémoire familiale, sentiment de devoir perpétuel de résistance ou de survie.
- “Small-t” trauma : souvent minimisé, mais peut provoquer une faible estime de soi, anxiété, honte, croyance que “ce n’est pas assez grave pour demander de l’aide”, ce qui retarde la guérison.
Tableau comparatif des effets selon le type
| Type de trauma | Effets émotionnels et psychologiques | Effets relationnels / d’identité |
|---|---|---|
| Trauma aigu | Peur, choc, culpabilité, impuissance | Retrait temporaire, confiance ébranlée |
| Trauma chronique / complexe | Dépression, anxiété chronique, dissociation, troubles de l’attachement | Difficulté à faire confiance, relations instables, attachement anxieux ou évitant |
| Trauma secondaire | Fatigue, empathie douloureuse, stress, burn-out | Sentiment d’isolement, frontière entre soi et l’autre floue |
| Trauma intergénérationnel | Héritage de mémoire douloureuse, peur collective, honte culturelle | Identité construite autour du trauma, loyauté ou culpabilité familiale |
| Big-T / Small-t | Big-T → PTSD plus probable, Small-t → blessure plus subtile mais durable | Big-T → souvent soutien/expertise plus évident, Small-t → invisibilité sociale, remise en question de légitimité du vécu |
Pourquoi est-il important de différencier les types de trauma
- Le type de trauma affecte le type de traitement qui sera le plus efficace (durée, approche thérapeutique, soutien requis).
- Permet de valider l’expérience vécue : reconnaître qu’un small-t trauma ou un trauma relationnel ou chronique est aussi “réel”.
- Prévenir la complication : un trauma aigu mal traité peut évoluer vers un trauma complexe ou conduire à un PTSD ou CPTSD (trouble de stress post-traumatique complexe).
Stratégies de guérison selon le type de trauma
Voici quelques pistes thérapeutiques et pratiques selon le type de traumatisme :
1. Pour les traumas aigus
- Thérapies de soutien immédiat : stabilisation émotionnelle, sécurité, expression (parler, journal).
- Thérapies spécifiques comme la TCC (thérapie cognitivo-comportementale) orientées trauma, EMDR pour les flashbacks.
- Soutien social fort : proches, thérapeute, groupes de paroles.
2. Pour les traumas chroniques ou complexes
- Thérapies longues ou spécialisées : thérapie centrée sur l’attachement, psychothérapie de développement, thérapie des traumatismes complexes.
- Travail sur l’identité, l’estime de soi, les croyances profondes.
- Apprentissage de la régulation émotionnelle, des techniques de pleine conscience, de respiration, etc.
3. Pour trauma secondaire / vicariant
- Se protéger tout en restant empathique : limites professionnelles, supervision, pauses, self-care.
- Thérapie personnelle pour traiter les effets indirects.
- Soutien professionnel (groupes, supervision, mentorat).
4. Pour trauma intergénérationnel
- Reconnaissance des histoires familiales, culturelles ou collectives.
- Travail de narration, mémoire, rituels de reconnaissance, de réparation.
- Soutien communautaire, psychothérapie

Mon approche thérapeutique
Quand j’accompagne une personne marquée par un trauma, je ne cherche pas à “analyser” sa douleur, mais à lui offrir un espace sûr pour respirer à nouveau.
On prend le temps de comprendre ensemble ce qui s’est figé en elle, ce qu’elle a dû taire, ce qu’elle a appris à cacher pour survivre.
Je m’appuie sur des outils issus des thérapies cognitivo-comportementales, de l’ACT, ou encore du travail émotionnel et corporel, mais surtout, sur une présence authentique et bienveillante.
L’objectif n’est pas de revisiter le passé pour souffrir, mais de le traverser autrement, en redonnant sens, voix et valeur à ce qui a été vécu.
Peu à peu, la personne apprend à se réapproprier son histoire, à reconnaître ses forces, et à se regarder avec plus de douceur — là commence la vraie guérison.
FAQ — questions fréquentes
Q1 : Est-ce que tout le monde développe un PTSD après un trauma aigu ?
Non. Beaucoup de personnes vivent un traumatisme aigu sans développer de trouble de stress post-traumatique. La présence de soutien, la capacité de résilience, les ressources internes, l’intervention rapide influencent fortement l’évolution.
Q2 : Quelle est la différence entre trauma complexe (Complex PTSD) et “simple” PTSD ?
Le trauma complexe implique non seulement les symptômes classiques du PTSD (flashbacks, évitement, hypervigilance), mais aussi des difficultés prolongées dans les relations, l’identité, la régulation émotionnelle et souvent des blessures anciennes (souvent dès l’enfance).
Q3 : Un trauma “petit” est-il moins “grave” qu’un “grand” ?
Pas nécessairement. Les petits traumas (small-t) peuvent être invisibles, non reconnus, mais cumulés ou s’ajoutant à des vulnérabilités, ils peuvent avoir des effets durables sur l'estime de soi, la confiance, les relations.
Q4 : Peut-on guérir de tous les traumatismes ?
Oui — même si certains demandent un travail plus long ou plus spécialisé. Beaucoup de personnes apprennent à vivre avec les séquelles, à les intégrer, à reconstruire une image de soi plus saine, avec l’aide d’une psychothérapie, d’un soutien social, et des outils personnels.
Q5 : Comment savoir quel type de trauma j’ai vécu ?
- Observer la nature de l’événement(s) : unique, répété, relationnel ou non.
- Noter les symptômes : émotionnels, physiques, relationnels.
- Consulter un thérapeute spécialiste des traumatismes, faire des bilans.
- Voir si le traumatisme affecte déjà votre identité, vos relations, vos croyances — ce sont souvent des signes de trauma complexe ou chronique.